J'étais levé tôt ce matin. J'ai fait un tour dans les rues. Je me suis installé au café du Commerce, sous les dorures et les grands lustres, pour faire un peu de courrier. Je suis rentré sans me hâter. Dominique m'attendait dans le hall de l'hôtel. Direction Montbéliard où je rencontrais deux classes d'un lycée professionnel. Trajet sous le soleil, ciel tout bleu. La ville était envahie par les préparatifs des fêtes de fin d'année. Une patinoire, des sapins, de gigantesques décorations, des cahutes en bois pour le marché de Noël. Ca ne me réjouit vraiment plus. Drôle de saison. Nous avons déjeuné dans un restaurant du centre. Dominique avait commandé une bouteille de poulsard, ce vin du Jura couleur de cuivre rouge. Il en restait deux, du même, à Carolles. Nous les avons bues l'an dernier. Le débat avec les élèves (je ne sais vraiment pas ce qu'ils retiennent de cela), quelques mots avec les enseignants, un gobelet de café brûlant. Nous avons filé. Route à la nuit tombée jusqu'à Pont-de-Roide. Michèle, la bibliothécaire m'avait envoyé un petit mot chez Buchet : On vous attend. Et, de fait, on m'attendait. J'ai dû beaucoup (trop) parler, mais je m'y sentais incité, en confiance et en connivence. Ce qui m'a touché, troublé, ému, c'est ce que ces gens que je ne connaissais pas ont dit, m'ont dit, sur Le premier pas suffit. Ce livre m'est en effet le plus proche, le plus intime. J'ai senti qu'ils l'avaient compris. Il faut y croire, non? J'ai noté quelques adresses. Il en est certains là-bas à qui il faut que je dise merci.