Je relis une fois encore la dernière lettre de mon grand-oncle Georges écrite en mai 1915 à son frère Joseph, mon grand-père. Moins d’un mois avant sa mort au front à Notre-Dame-de-Lorette. J’ai une nouvelle sérieuse à t’annoncer, c’est que je viens d’être désigné pour faire partie d’un détachement pour le 30e Chasseur Alpins qui sûrement partira pour le courant de la semaine prochaine. (…) Avant de partir, je vais profiter des fêtes de la Pentecôte pour offrir au Très-Haut le sacrifice de ma vie, et qu’il me prenne pour te laisser en vie, car tu es plus précieux que moi à cause de ta famille. Il est tombé dans l’attaque du 17 juin au matin, quelque part entre la Tranchée des Saules et le Bois Carré. Son corps n’a pas été retrouvé.