J’ai raccompagné Amélie à la gare. Je fais durer le trajet du retour en voiture avant d’entrer dans la « vraie » séparation. Ce moment où j’ouvre la porte de la maison et où je me retrouve seul avec la chienne. Petit temps de latence. Je me suis mis à mon papier sur Rivière, le dernier texte de Lucien Suel. Une histoire très simple, très intérieure, très personnelle, sur l’absence, le deuil, les saveurs douces-amères du passé et le lent raccomodage à la vie. C’est cousu, parfois d’un rien, à ses autres romans. Et comme toujours chez Lucien Suel, au creux, au centre, il y a un jardin.