Je suis rentré. Ce matin tôt, nous nous sommes quittés pour partir à la gare chacun de son côté. Amélie avait son train pour Marseille. Moi pour Granville. Quel grand écart quand même. Elle aborde cette semaine avec un rien d’appréhension. C’est la fin de sa période d’essai et elle doit passer un « entretien ». Mon Dieu, que les gens se prennent au sérieux… Combien sont-ils là-bas ? Six ? Sept ? J’ai bien aimé ces quelques jours à Paris. Même si j’ai passé pas mal de temps à travailler mon papier sur le dernier livre de Serge Rezvani, Beauté, j’écris ton nom. C’est à chaque fois pareil. Il faut que je relise tout ou presque. J’étais venu avec le paquet de titres qui étaient dans ma bibliothèque et puis j’ai cassé les pieds à Dany pour qu’elle me sorte ceux qu’il avait publiés récemment. J’ai pris des tonnes de notes. Pour, en fin de compte rédiger 5000 signes pour lesquels j’aurais bien pu me passer de cette débordante collecte. Oui, j’étais bien à Paris. Je n’y viens plus assez. Mais j’ai l’horreur des voyages. Ce n’est pas une question de distance. Carolles-Paris. Paris-Magagnosc ou Paris-Mexico. C’est pareil. J’aime être arrivé, c’est tout. Après, j’ai du mal à repartir. Nous avons dîné à la maison avec Marianne et Catou. Nous sommes allés voir Fanchita, cette vieille dame indigne que j’aime tant, qui râle, emprisonnée ce quartier du Marais qu’elle aimait et qu’elle ne reconnaît plus. J’ai planté des lierres tombants, des jasmins, aux fenêtres de l’appartement. De beaux jours.