Nous sommes rentrés depuis un peu plus d’une semaine. Amélie a repris son travail dès le lendemain de notre arrivée. Pour ma part, sans vraies obligations, j’ai profité quelques jours de l’étrange fatigue du décalage horaire pour rester un peu lové dans la part douce du sentiment qui m’a accompagné pendant tout ce séjour au Mexique. Et en ressasser l’inattendue quiétude dans laquelle je me suis laissé glisser là-bas. C’était bien. Et davantage. Du plus-que-parfait. Du qui colle à l’image qu’on s’en fait et qui la dépasse. De la longue plage de sable fin au bord du Pacifique où nous étions à Noël, au cabotage d’une semaine, d’île en île, ensuite, dans la mer de Cortés. Et je suis fait prendre, pour ne pas dire fait avoir, par la bonne fortune, oubliant mes postures, ma réserve. Je n’ai pas honte. Oui, c’était bien. J’ai rejoint Amélie en fin de matinée à Carolles où elle était depuis vendredi soir avec Clémence. Il fallait qu’elle récupère La Harpe au chenil qui fermait (définitivement) ses portes le 11. Quant à moi, je devais rester à Paris le dimanche pour l’hommage à Bruno Durocher au Mémorial de la Shoah. Le soir j’étais invité chez Antonie et Vincent. Vu Louise, de retour d’un week-end de guides (jolie et fatiguée), Basile (volubile). J’avais apporté Les malheurs de Sophie pour Suzanne, six ans. Comme je lui expliquais qu’elle allait devoir demander à ses parents de le lui lire, elle m’a dit, d’un ton victorieux, très fière : Mais je sais déjà !