M. Heslouis qui nous livrait le bois depuis des années est mort cet été. En janvier, quand il est venu la dernière fois, il nous avait annoncé qu’il allait devoir se faire opérer du cœur. Trois fois rien. Mais l’intervention ne s’est pas aussi bien passée que le chirurgien l’envisageait. Il a traîné quelques mois une grosse fatigue. Je vais me remettre, me disait-il quand je lui téléphonais. Il avait soixante-neuf ans. C’est Norbert, qu’on ne voit plus depuis qu’il a déménagé à Coudeville, qui nous a annoncé la nouvelle dans un bref message. Le jour de l’enterrement, nous partions pour Veyrier. Où se fournir à présent ? Lui venait des Cresnays, à plus de quarante kilomètres de chez nous, juste par amitié. Etienne, l’oncle d’Amélie (je fais ce raccourci, en fait il est le frère du mari de sa grand-tante maternelle…) chez qui nous avions été déjeuner à Saint-Jean-des-Champs nous a mis en relation avec son voisin, un M. Hamelin qui fait des pommes, des moutons et du bois. Ce matin, il nous a benné une corde et demie dans le chemin. Etienne, à quatre-vingt-deux ans, était venu nous donner un coup de main. Nous voilà parés pour les mois à venir.