La grand-mère d’Amélie est morte. Elle avait eu une forte fièvre il y a quelques jours. On l’avait mise sous sédatifs. Elle ne s’est pas réveillée la nuit dernière. Je crois Amélie triste bien qu’elle n’en laisse rien paraître. De cette tristesse raisonnable, discrète, qu’on éprouve quand quelqu’un d’âgé disparaît (la vieille dame avait quatre-vingt-treize ans). Mais ces deuils indolores nous font éprouver un peu plus notre âge, l’inexorable fuite en avant du temps et annonçent aussi des séparations autrement plus difficiles. Jean-Pascal est passé en fin d’après-midi. Il remontait de son jardin où il fait avait venir quelqu’un de la mairie pour des histoires d’élagage. Il repart à Caen pour rester avec Martine qui est, comme de plus en plus souvent, débordée de travail à son étude. Nous avions invité à dîner Brigitte et Yann. Poulet Vallée d’Auge, galette aux pommes. Un vrai menu normand. Yann se fait opérer la semaine prochaine de l’épaule. Le chirurgien va lui bidouiller muscles et tendons, couper, raccrocher, percer, visser. En gros, la même intervention qu’a subie Emmanuel en septembre dernier et dont il est loin encore d’être remis aujourd’hui. Les mois à venir vont être longs pour lui.