Dans le train, Amélie a fini de transcrire mon interview avec Marc Villemain. Elle s’est chargée de l’affaire en balayant mes (peu véhémentes) protestations. Je vais trois fois plus vite que toi ! C’est vrai. N’empêche, c’est un sacré pensum et je lui suis bien reconnaissant de me l’avoir évité. Je suis allé voir Villemain mardi dernier à Etretat où il a une maison près de la plage. Je me faisais une joie de revoir les falaises, la Porte, l’Aiguille… Mais Etretat est un cauchemar. C’est Juan-les-Pins sur la Côte d’albâtre. Partout des gens en grappe, bruyants, des voitures à la queue-le-leu (plus d’une demi-heure pour réussir à me garer), ça sent la frite. Bref, j’ai tout de suite oublié l’idée d’aller faire un tour sur la grève. Mais, porte fermée, chez lui, nous avons passé presque deux heures riches de minuscules confidences. La sincérité, la vraie, est une qualité rare. Cela, j’espère, fera un beau portrait. Il me reste à l’écrire, sans rien trahir. Je dois m’occuper aussi de la venue de Steven à Paris. Il prépare un roman inspiré (c’est ce que j’ai compris) de la vie de Dominique Aury et me demande qui il pourrait rencontrer pour l’aider dans son projet. Je lui ai obtenu l’accord d'Angie David, seule biographe d’Aury et de Florent Georgesco qui avait édité le texte chez Léo Scheer. J’ai écrit à Josyane qui avait salué cette publication avec un très beau papier dans le Monde, et qui, comme Dominique Aury est jurée au Femina, pour lui demander si elle accepterait de le recevoir. Et si elle voulait bien aussi m’aider à contacter Sollers. Pas de réponse pour l’instant. C’est curieux tous ces gens qui ne répondent pas. Je commence à m’inquiéter. Qu’est-ce donc que je leur ai fait ? Ma belle sœur se mure dans le silence au sujet des papiers de mon père. Olivia n’accuse même pas réception de mes propositions, de mes demandes de rendez-vous. Et voilà que Josyane ne me dit ni oui, ni non, ni peut-être. Allez, je me remets au livre demain.