Martine, Agathe et Jean-Pascal sont venus déjeuner. J’avais fait une choucroute. Sacré plat de saison. J’avais sorti un pinot noir 2014 de chez Hueber. Mais la garniture, ce n’était pas ça. Ou pas vraiment ça. On sentait bien qu’elle était plutôt… normande. La prochaine fois, il faudra faire venir knacks, saucisses fumées, au cumin, nuremberg, gendarmes, cervelas et boudins de la charcuterie alsacienne de la rue de Vaugirard. Nous avons tiré les Rois. C’est moi qui ai eu la fève. Le soir nous étions invités chez Brigitte et Yann Richart (elle est la conservatrice des trois musées de Granville, le musée Anacréon, la maison de Christian Dior et le musée d’Art et Histoire) à un spectacle à domicile autour de textes de Zola. Nous avons entendu deux nouvelles dont La mort d’Olivier Bécaille qui m’avait tant impressionné lorsque je l’avais lue à treize ou quatorze ans. Une nouvelle antimilitariste de Maupassant aussi, L'aventure de Walter Schnaffs, où un soldat prussien de la guerre de 1870 ne voit de salut que de devenir prisonnier. J’ai vieilli. Cette manière d’écrire, si fouillée, si précise, qui laisse si peu de place au vague, au rêve, m’ennuie plutôt aujourd’hui. Nous avons pris un verre ensuite, grignoté un morceau, bavardé avec les uns et les autres. La pleine lune éclairait le chemin comme nous sommes rentrés.