C’était la remise du prix Pagnol dans les salons du Fouquet’s. Nous l’avons donné cette année à Astrid Eliard pour Danser au Mercure de France. Depuis six ans que je fais partie du jury, c’est sans doute la fois où je me sens le plus enthousiaste de la décision. Danser est une très délicate histoire d’initiation et de grandir. Celle de Chine, Delphine et Stéphane, qui à treize, quatorze ans, à peine débarbouillés d’enfance, viennent d’être admis à l’internat de l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris. Rarement cet âge a été abordé en littérature (l’air de ne pas y toucher…) avec autant de finesse et de proximité. Astrid qui connaît son Pagnol par cœur, ne boudait visiblement pas son plaisir d’être lauréate. Elle viendra aux Rencontres de Carolles cet automme. Nous allions partir quand Nicolas Pagnol nous a invité à dîner à la brasserie avec Lise, son amie et toute une bande d’amis. Petits dégâts au retour à l’appartement. La Harpe n’avait pas supporté notre longue absence et s’est vengée sur un combiné de téléphone dont les pièces gisaient autour de son panier. Elle aurait dû être confiée pour mes quelques jours parisiens à Cathie et Etienne à Saint-Jean-des-Champs (Je m’y perds un peu : Etienne est le frère d’un grand-oncle maternel - par alliance ? - d’Amélie…). Je l’avais d’ailleurs déposée chez eux le matin. Mais une heure avant que je parte prendre le train, j’avais reçu un coup de fil affolé de Cathie (qui va vers ses quatre-vingt ans). Elle avait entrepris d’aller promener la chienne en laisse pour lui montrer les poules. Résultat : dès qu’elle a vu un croupion, La Harpe s’est précipitée, faisant tomber la vieille dame (qui n’a rien eu, ouf…), et prenant le coq en chasse. Lequel y a laissé à peu près toutes ses plumes. S’il n’a pas succombé, il doit ressembler à celui du dessin animé de Tex Avery Cock-a-Doodle Dog. Je suis, bien entendu, allé récupérer ma terreur des basses-cours avec qui j’ai fait le voyage en voiture jusqu’à Paris. Trop juste pour le train…