J’ai déjeuné avec François Broche chez Paul, place Dauphine. Nous nous étions revus fin décembre grâce à Jean-Paul Caracalla. Un bail. La fois d’avant, c’était au printemps 2009 quand je dirigeais la collection « Domaine public » chez Buchet. Nous nous étions retrouvés autour d’Henri de Régnier, d’Anna de Noailles aussi. J’avais compris alors, sans que je connaisse rien de l’histoire, qu’il était le fils de ce « frère d’armes » de mon père en Nouvelle Calédonie, tué à Bir-Hakeim en 1942. François Broche a publié l’an dernier chez Pierre-Guillaume de Roux À l’officier des îles, un livre très personnel, intime, sur ce père qu’il n’a jamais connu. Il me l’avait apporté. Nous avons évoqué des amis et des relations communes, brodé sur l’air du temps. J’ai tourné autour du pot sans parvenir à vraiment lui parler tant je suis ignorant de cette période et de la vie de mon propre père. Encore une fois, ce fichu roman qui traîne, qui traîne, m’est apparu effrayant, impossible à écrire.