C’était l’enterrement d’Hélène ce matin à Saint-Pierre-de-Montrouge. Il y avait là, engoncée dans un pesant manteau de fourrure, sa très vieille mère. Et puis Claire, Sandie, Simone, Vivien et d’autres gens de chez Flammarion. Angelo Rinaldi aussi. Quelques personnes de son entourage que je connaissais pas. Une toute petite fille qui était sa filleule et ses jeunes parents. Christophe a prononcé quelques mots d’accueil justes et sensibles. Il a parlé de sa fragilité et de son intransigeance. De sa Foi, de son amitié. Il nous a fait sourire aussi. Mon Dieu, Hélène. Quelle bourrique quelquefois… La messe, discrètement fervente, était célébrée par le père Bruno Laurent, un des vicaires de la paroisse. Lecture du psaume 138 : C’est toi qui a créé mes reins, qui m’a tissé dans le sein de ma mère. J’étais encore inachevé, tu me voyais ; sur ton livre, tous mes jours étaient inscrits, recensés avant qu’un seul ne soit ! Après la cérémonie je suis resté un moment sur le parvis, le temps de voir partir le corbillard. Hélène est inhumée dans un cimetière de la banlieue sud auprès de son frère qui s’était suicidé il y a longtemps. J’ai échangé quelques mots avec Christophe, avec Nadine et j’ai filé. De l’autre côté de l’avenue du Général-Leclerc se dressait la carcasse du cinéma Gaumont, autrefois le Montrouge Palace. Le bâtiment a été mis complètement à nu, il ne reste plus que les structures de béton. J’ai fait une photo que j’ai envoyée à Gilles. Je déjeunais avec Françoise au Café Tournon. Nous avons parlé de Bonnard et du petit livre d’Olivier Renault qui sort à l’occasion de l’exposition au musée d’Orsay. De Genevoix aussi. Et de nos vies, un peu. Son mari est malade. Je l’ai trouvée bien fatiguée. Je me suis installé faire du courrier au Rostand en attendant l’heure de mon rendez-vous avec Marie Sizun. Une visite amicale après le petit papier paru dans Le Monde sur La maison guerre. Ca me ferait plaisir de vous revoir ! La dernière fois que nous nous étions rencontrés, c’était en 2008, à l’occasion d’un court portrait pour Pèlerin, au moment où sortait son roman, Jeux croisés. Elle a connu mon oncle Georges du temps où ils enseignaient les lettres dans le Nord de la France et garde de ce temps un souvenir un peu mélancolique. Elle n’a plus de signes de lui depuis des années. Pourquoi ne répond-il pas au courrier ?