Nous avons passé la journée ensemble à Paris. Ce n’est pas si fréquent. Demain nous partons dans le Morvan pour fêter les trente ans de mariage de Brigitte et Christian (et ses soixante ans à lui …). Amélie avait un rendez-vous dans le Faubourg-Montmartre, j’en ai profité pour traîner dans le quartier. Retrouvé, sans la chercher vraiment, la librairie Eppe, rue de Maubeuge. C’est chez le père, Paul, qui tenait boutique, d’abord rue de Provence, que j’ai constitué une bonne partie de ma bibliothèque. Achetant, au petit bonheur la chance, des romantiques, des écrivains du tournant du XIXe et du XXe, des plaquettes de poètes inconnus, un peu de tout, rarement du n’importe quoi. J’y allais une ou deux fois par semaine, avec Gérard, à la sortie des réunions du dispensaire de la rue de Lisbonne. Parfois davantage. Il y a si longtemps maintenant. A la retraite de Paul Eppe, son fils Christian (il a mon âge) a repris l’affaire. J’ai passé un bon moment à fouiller parmi les rayonnages. J’en suis ressorti avec les éditions originales des poèmes de Paul Reboux (Trente-deux poèmes d’amour et Femmes) reliés par René Assourd, deux petits volumes des Chants de Déroulède (qui lit encore ces stances patriotiques ?) et une édition XIXe du Manuscrit de ma mère de Lamartine. Plus, et il faudra que je revienne les chercher, les dix volumes du Théâtre de Labiche, parus de son vivant en 1886 chez Calmann Lévy. De vraies bonnes affaires. J’ai récupéré Amélie devant les Folies Bergère. Nous y avons retenu des places à un spectacle pour enfants où nous voulons emmener Gabrielle en novembre. Passé l’après-midi en courses minuscules. A marcher dans les rues sous le soleil d’automne. Doucement. Si doucement.