L’auberge du village va rouvrir. Les anciens propriétaires du commerce, à force de n’importe quoi, avaient fini par faire faillite à la fin de l’an dernier. Rien n’allait là-bas. Rien du tout. La cuisine tenait de l’assemblage de mauvaise qualité. On travaillait dans le surgelé, le prêt à garnir et les fonds de sauce en poudre. Quant à l’atmosphère. Un grand écran plat allumé en permanence, des panneaux de bois peints de couleurs criardes qui se voulaient « pub anglais ». De la musique stridulant en permanence dans les oreilles. J’en passe. Comment peut-on gâcher à ce point un endroit magique ? C’était vraiment de la confiture aux cochons. Cet ancien presbytère est à ce point charmant que même les aménagements « discutables » réalisés par l’ancienne municipalité ne sont pas parvenus à l’abîmer. Il y avait beaucoup d’attente à savoir ce qu’allait devenir l’affaire. Quel candidat allait donc choisir le mandataire judiciaire ? La nouvelle vient de tomber. Je crois que nous pouvons être rassurés. Le repreneur est le fils de M. et Mme Beltoise, mes voisins immédiats. J’avais déjà perçu cette proximité comme un gage heureux, mais Laurent Beltoise a surtout un impressionnant parcours culinaire. Il arrive de Corée où il enseignait au Cordon bleu de Séoul. Auparavant, il a été chef des cuisines au Club Med, à l’ambassade d’Espagne… Un professionnel de très grande qualité. Il s’installe à Carolles avec femme et enfant. Je lui ai dit deux mots par-dessus la haie. Quelque chose comme : Bienvenue, merci, et qu’est-ce qu’on est contents.