Avant de partir, hier soir, Gilles m’a remis un manuscrit. La copie d’un petit cahier de souvenirs rédigés par une très vieille dame dont Anne et lui sont proches. Déportée à Auschwitz en 1944 quand elle avait dix-sept ans. Lis-le et dis-moi si on peut en faire quelque chose. Hum… Je l’ai ouvert ce matin. Le texte est maladroit, il se dépêche, comme s’il venait presque déjà trop tard. On sent les efforts de mémoire, les hésitations, les approximations. Mais c’est cette hâte justement, cette confusion, qui lui donnent son émotion et sa vérité. Quant à en « faire quelque chose », je ne suis pas sûr. En jeunesse ? En BD ? Nous sommes allés au marché de Granville. Acheté les fraises du déjeuner et un gros bouquet de dahlias pour Simone. Nous étions invités à à Coquelonde. Jean-Pascal avait préparé un bourguignon.