Josette a pris contact avec l’auberge afin d’arranger une petite réception au retour du cimetière. J’aurais préféré louer la « salle de l’amitié » et demander à Bruno Legillon de s’occuper du buffet. Christelle et lui ont été des voisins si présents, si attentifs. Georgette était rassurée de les savoir tout près, à la boutique. Je sais que je peux compter sur eux, répétait-elle. Elle leur achetait trois fois rien. Une minuscule tranche de jambon, cent grammes de rillettes. Ils sont tellement gentils. Quand j’ai appelé à la mairie, la salle était déjà retenue. Mon parrain René est arrivé d’Uzès en fin d’après-midi. Le train jusqu’à Rennes, puis une voiture de location. Je l’ai rejoint à l’auberge où il avait retenu une chambre. Tu as fait bon voyage ? Et comment est le temps dans le Gard ? Nous avons enroulé une pelote de banalités. Surtout maintenir l’émotion à distance. Nous nous sommes téléphoné tous les jours ou presque depuis plus d’un mois. Je le sais désemparé. Ce deuil lui fait revivre tant d’autres. Je voudrais t’inviter à dîner ici ce soir. Mais avant, emmène-moi chez toi. Je voudrais revoir la maison de Jeanne.