Josette m’avait donné des nouvelles de Georgette au long de la semaine. Des hauts, des bas. Elle avait été transférée dans un hôpital privé (la Polyclinique de la Baie) dans un service de « soins et de rééducation ». Sa fracture semblait en cours de consolidation, mais elle ne mangeait toujours presque pas. Nous sommes allés la voir dans l’après-midi. La Polyclinique est située en périphérie d’Avranches. Un vilain bâtiment situé entre des immeubles HLM et une zone commerciale. Couloirs déserts. Peu ou pas de personnel. Georgette partage une chambre sinistre, aux fenêtres donnant sur un mur aveugle avec une autre dame agée qui geint sans arrêt. Je l’ai trouvée terriblement changée. Pâle. Epuisée. Réussissant à peine à dire quelques mots. Elle répétait : Et hier, j’allais si bien. Et hier j’allais si bien. J’avais le cœur brisé.