Françoise-Marie est d’accord pour un reportage sur Violaine Bérot dans les Pyrénées. Je devrais partir à la fin du mois. Content de renouer avec cette histoire ancienne. Entre 1995 et 2000, j’avais chroniqué ses livres (trois romans publiés chez Denoël et Zulma et un polar un peu grinçant aux éditions Baleine). Des textes d’une grande beauté lyrique, fièvreux, emportés. Et puis Violaine Bérot s’était tue. Je n’avais eu de ses nouvelles qu’au début de cette année par Lunatique, un éditeur de Mayenne, qui la publiait à nouveau. Une réédition et un nouveau titre, Pas moins que lui, où, à la première personne, elle racontait l’attente de Pénélope à Ithaque. Pendant son long silence (presque quinze ans) Violaine Bérot avait élevé des chèvres dans sa montagne des Pyrénées et vécu la vie libre dont elle avait toujours rêvé. Elle doit avoir quarante-cinq ans maintenant. Il faut que j’organise le voyage. Demain, je dois rencontrer des collégiens à Saint-Malo. Deux jours de suite. Je les vois un peu tard dans l’année, mais j’étais coincé ces mois derniers à cause de ma rechute et de mon traitement. On s’est parlé plusieurs fois au téléphone avec Karine, l’enseignante de français de cette classe de troisième. Elle m’a prévenu plusieurs fois : Ils ne lisent pas beaucoup, vous savez…