Il y avait encore des moussettes au marché de Granville. Deux semaines et sans doute la saison sera finie. Nous avons pris aussi deux petits homards à griller, des maquereaux de ligne. Premiers vrais légumes de printemps, fraises de Sainte-Pience, cerises, bouquets d’iris d’eau et d’ancolies : nous sommes rentrés avec les paniers pleins. Les journées commencent à être belles. Nous avons déjeuné à l’ombre des bambous. Passé l’après-midi aux Fontenelles. J’ai tondu les allées, retourné la terre du premier grand carré où nous n’avons encore rien planté. Amélie a désherbé les rangs d’oignons et d’ail. Nous sommes allés rendre compte des travaux à Georgette. Elle y a été de ses conseils. Attendez encore un peu pour semer les haricots. Buttez les pommes de terre. Elle revit quand elle parle plantations. Son jardin, à l’Humelière était comme un jardin de curé. Fleurs vivaces, légumes, arbres fruitiers. Il a été, je crois, pendant presque vingt ans, son petit paradis terrestre. Il n’en reste plus rien. Et mes rosiers ? Echappés de justesse au goudronnage du terrain par les nouveaux propriétaires, ils avaient été remplantés au potager des Fontenelles. Je les soigne. Ils sont juste en boutons. Promis, je t’en rapporterai bientôt un bouquet.