Le RER et un petit quart d’heure de marche à travers les pavillons de banlieue. Premières fleurs dans les jardinets. Je n’avais jamais mis les pieds à Neuilly-Plaisance. C’est propret et triste. J’animais un débat auteur/ éditeur à la médiathèque avec Jacques Abeille et Frédéric Martin. J’ai rappeIé le début de l’histoire de la réédition des Jardins Statuaires chez Attila, posé la question du Comment s’étaient-ils rencontrés ?. C’est vrai qu’ils se sont trouvés ces deux-là... Il n’y avait pas grand monde, mais les gens étaient attentifs, curieux, vraiment intéressés. Les bibliothécaires ont sorti le vin blanc et les petits canapés. Nous avons bavardé un bon moment tous ensemble. En ce moment chez eux, c’est désherbage. C’est à dire que pour faire de la place, ils se débarrassent des livres qu’ils jugent obsolètes, qui ne sont plus jamais empruntés. J’étais arrivé trop juste pour avoir le temps de fouiller dans les cartons. Abeille avait récupéré plusieurs de ces volumes des années trente-quarante, reliés en toile. Ca t’intéresse ? J’ai jeté un coup d’œil. Dans le lot, il y avait Bénédiction de Claude Silve. Son prix Femina de 1935. Ma mère aimait beaucoup cet auteur pas mal oublié aujourd’hui et dont le vrai nom était Philomène de quelque chose… Surtout un de ses derniers livres, Un jardin vers l’Est. Il faut que je remette la main dessus dans l’infini désordre des bibliothèques à Carolles.