Tout ce beau temps dehors. Le lierre de la cour fait des feuilles neuves. Le mur, au matin, s’envahit de soleil. Je n’en peux plus de rester enfermé. Nous sommes sortis. Oh, pas bien loin. J’ai fait rouler mon fauteuil jusqu’à la place de la mairie. Nous avons déjeuné au Jeu de quilles, rue Boulard. Nathalie est passée prendre un café avec nous à la maison dans l’après-midi. Son vieux père est hospitalisé à La Rochefoucault. Nous avons parlé de nos livres, de nos projets. De la vie qui va, comme elle peut, dans la précarité de l’écriture. De notre manière d’être toujours inquiets. Dimanche dernier, en apprenant la mort de Marie-France Pisier, j’avais repensé au court-métrage de Truffaut, Antoine et Colette. Et à ce plan où, assise dans la salle de concert des Jeunesses musicales de France, se sentant observée, elle mordille nerveusement sa médaille. Tire sur l’ourlet de sa jupe. Amélie n’avait pas trouvé le film chez le marchand de dévédés de la rue Daguerre et, du coup, je m’étais décidé à commander le coffret du « cycle Doisnel ». Nous avons commencé par regarder Les 400 coups. Pas revu depuis les années 1970… J’avais un peu peur du temps qui avait passé. Mais l’émotion est intacte.