J’ai terminé ma lecture du Musée de l’innocence, le dernier roman d’Orhan Pamuk. Florence m’a demandé de le rencontrer pendant les deux jours où il est à Paris. Rendez-vous pris demain, chez Gallimard. J’avais des souvenirs lointains de certains de ses livres, Istanbul, Le livre noir, Neige… J’ai été fasciné par Le musée de l’innocence. Cela ressemble à une vaste encyclopédie sentimentale. Pamuk y répertorie les sensations, les pensées, les gestes, les attitudes du sentiment amoureux. Et aussi, surtout, il rend aux objets leur valeur de témoins essentiels du trouble des moments vécus. L’histoire débute au milieu des années 1970. Kemal, un jeune bourgeois d’Istanbul se retrouve entraîné dans relation passionnelle avec Füsun, une cousine de dix-huit ans, alors même qu’il s’apprête à se fiancer. Incapable de rompre ses engagements, il va la perdre. Mais, cet inconsolé qui n’a de cesse dans les années qui suivent de réparer sa lâcheté et de la reconquérir, se met à collectionner de manière obsessionelle les objets qu’elle a approchés, ceux qu’elle a touchés. Un verre, une boucle d’oreille, un pinceau de maquillage, des mégots, des épingles. Magnifique exercice de vénération. J’ai envoyé un mot à Gaïa et Josepha (pas de nouvelles du projet sur Alice…), baclé quelques lettres. Il m’en reste tant à écrire.