Je retrouvais Sabine pour déjeuner à la Marlotte. J’y suis tombé sur Gilles. Il a beau être le propriétaire du restaurant, je l’y ai rarement vu. Enfin, je n’y vais plus si souvent. Au delà de ses talents de cuisinier, Gilles est quelqu’un de charmant. Vraiment. Quoi de neuf ? Comme j’étais un peu en avance, il m’a offert un verre. Il vient de vendre la Bastide, son autre adresse, près du Luxembourg. J’ai de beaux souvenirs là-bas. De beaux souvenirs gourmands. Le millefeuille tiède aux aubergines grillées, l’anchoïade de saumon cru avec une salade de rattes tièdes. Les pieds et paquets à la provençale, les penne rigate à la soubressade et aux olives noires. La terrine de roquefort et de chèvre frais. J’avais fait là-bas le lancement du livre de Victor-Antoine, A la table des moines, que nous avions adapté Amélie et moi. Nous y sommes allés souvent. Tu comprends, j’avais besoin de changer. Cela faisait plus de dix ans. Sabine est arrivée. Nous avons parlé de sa rentrée au Cherche-Midi. De Claire Huynen surtout qui vient de publier son troisième texte, Série grise, la chronique acide d’une maison de retraite. Je connais Claire depuis son premier roman en 1998, Marie et le vin. Elle est liégeoise. Je lui avais demandé des papiers à l’époque pour le supplément belge de Point de Vue. Je lui dois pas mal de découvertes là-bas. Des auteurs, des livres, des bistrots. Nous nous sommes perdus de vue. Encore une fois plutôt, j’ai été oublieux. Je suis rentré relire La fête de l’ours de Jordi Soler. Et aussi Les exilés de la mémoire et La dernière heure du jour. Je le vois cette semaine pour un portrait. Marion et Jérôme sont venus dîner à la maison. Marion s’arrondit doucement. Ils déménagent la semaine prochaine. Je les ai trouvé contents.