C’est vrai, il y a la TV... J'ai regardé un documentaire animalier sur National Geographic. Il s'agissait des attaques d'alligators en Floride. Ce sont de vraies saloperies les alligators. Ils se cachent sous l'eau et... schhtaaakkkk !, ils surgissent, propulsés par leur queue, à deux mètres sur la rive, et chopent leur proie d'un énorme claquement de mâchoires avant de l'entraîner dans le marigot. Les proies, en l'occurrence, dans le documentaire, c'était trois jeunes femmes. Mortes évidemment mais pas boulottées parce que l'alligator préfère la viande faisandée... Une faisait du jogging au bord d'une rivière, une autre nageait et la troisième, on ne savait pas bien comment elle s'était retrouvée à traîner près de l'eau, mais enfin... Le documentaire était bien sûr américain (National Geographic oblige…). Moitié écolo, moitié prêche d’église. Après autopsie, on s'apercevait que deux des filles avaient picolé : 1,50 g./l, voire 2 g./l, disait le commentateur avec un effroi tremblant dans la voix (Mon Dieu quand je pense à ce que je me mets quelquefois tout en me sentant sobre, j'ai de la chance de ne pas croiser d'alligators). L'une était dépressive et avait absorbé des anxiolytiques, l'autre prenait du crack. Elles avaient dû s'endormir saoules sur la berge. Quand à la troisième, l’idiote, ben, elle nageait ... dans l'eau. Moralité : tout cela n'est pas si grave. Une suicidaire (dingue le suicide à l'alligator...), une junkie (elle a dû prendre ça pour une hallu) et une idiote qui aurait dû savoir que l'eau, c'est le territoire des alligators. La grande loi de la nature ne dit-elle pas : si tu viens sur mon territoire, je te bouffe ? Il paraît que ça grouille en Floride, les alligators. Les gens en retrouvent dans leurs jardins, dans leurs piscines. L'espèce est protégée. Pas question d'en faire des sacs à main.

Ciel blanc dehors. Il a neigé. J’ai vu les flocons voltiger de l’autre côté de la fenêtre. J’ai pensé à Neela. La petite de Nathacha et Bernard. Elle habite tout près d’ci. Ils étaient partis à Mayotte il y a deux ans. Elle a deux ans. Ce doit être sa première neige.

Amélie est restée. Longtemps. C’est bien quand elle est là.