Nous avons trouvé, au matin, les carreaux et les voilages des fenêtres du séjour envahis de petits coléoptères foncés, deux ou trois millimètres de long, de la forme d’une coccinelle. En les examinant à la loupe, on pouvait distinguer de petits dessins géométriques gris sur le pronotum et les élytres. Il s’agit d’anthrènes. Peut-être l’anthrène du bouillon blanc (anthrenus verbaci), mais, hélas, plus vraisemblablement l’anthrène des musées (anthrenus museorum) dont les larves se délectent des collections d’insectes et des animaux naturalisés. J’ai repéré, dans la boite des Uranies de Madagascar (Urania ripheus), une fine poussière rousse, témoin de leur présence. Aie. Tout cela n’est pas encore dramatique, mais il va falloir ressortir l’essence de mirbane avant que ces parasites trouvent l’endroit trop à leur goût et que les vrais dégâts arrivent. Travaillé. Amélie est allée au marché à Granville. Elle est revenue avec deux petits homards pour lesquels je me suis lancé dans une sauce américaine ou armoricaine, comme on veut. Je n’ai jamais bien su la différence. Il faut faire revenir dans un bon morceau de beurre de l’oignon et de l’échalotte, du persil, du coriandre. Quand cela a roussi à peine, on flambe au cognac. On ajoute une grosse louche de soupe d’étrilles, une rasade de vin blanc, deux gousses d’ail hachées, un boîte de pulpe de tomates. Sel, poivre. Piment de Cayenne (beaucoup). On laisse mijoter une bonne dizaine de minutes. Reste à lier hors du feu à la crème fraîche et à redonner un bouillon avant de servir. Ce n’était pas trop mal. Amélie a passé l’après-midi à Agon chez Emmanuelle et Dominique. J’ai continué de travailler.