Voilà, j’ai cinquante-cinq ans. Reçu des coups de fil, des messages. Claire et Emmanuel, Marianne, Marion et Jérôme, Annabelle. Luc, qui est né le même jour et avec lequel j’échange chaque année des souhaits croisés. Va-t-on réussir à se voir un peu plus avant la fin de l’année ? Au téléphone, du Mexique, les petites m’ont chanté Las Mañanitas. C’est un temps compliqué qui s’ouvre. J’ai confiance malgré tout. Mon âge ? Je ne m’y fais pas. Mais ça ne sert à rien de le dire. Tout un chacun doit ressentir la même chose. Nous avions invité Georgette pour le déjeuner. Huîtres de Chausey, soufflé au crabe. Le muscadet venait d’un groupement de vignerons à Ancenis. Amélie, avant de partir pour l'Afrique, a passé une partie de sa petite enfance dans cette sous-préfecture des bords de Loire. Là et à Oudon, quelques kilomètres plus loin en descendant le fleuve. Georgette nous a accompagnés au potager. Elle est repartie avec de la ciboulette, quelques pommes de terre, un bouquet de capucines. Nous sommes allés voir la mer à la Croix Paquerey. Ramassé des pommes de pins pour le feu. Isabelle et Fabien sont venus prendre un verre. Le terrain derrière sa maison devrait finalement être vendu, mais au voisin d’à-côté. Les premiers acquéreurs n’ayant pas pu obtenir de la mairie d’aménager une ouverture sur le chemin. Je l’aurais bien acheté ce verger. Pommes, cerises, kiwis, groseilles. Nous y aurions planté nos légumes. Mais ce sont des « mètres carrés constructibles ». Et ça vaut une fortune…