Rentrée à Jeux d’Epreuves. Il y avait là Cécile Guilbert, Nelly Kaprièlian, Alexis Lacroix. Gros morceau de l’émission : La carte et le territoire de Michel Houellebecq. Tous y sont allés de leur éloge. Fondé, d’ailleurs… Mais j’ai personnellement du mal. Quand même. Tout le battage, et avant même que le roman soit sorti, m’avait mis dans une position de retrait un peu bizarre. Pour le lire, il me semblait qu’il fallait qu’on finisse d’en causer. Le roman (brillant, intelligent, bien sûr) est à ce point ancré dans le contemporain qu’on ne peut pas y échapper. On se trouve toujours en pays de connaissance, que cela plaise ou pas. Voilà ce qui me gène. En littérature, j’éprouve souvent le besoin de regarder autre part. Il restait peu de temps pour parler de Sympathie pour le fantôme, de Michaël Ferrier ou de Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, de Mathias Énard. Dommage vraiment pour ce dernier livre. Envahissant d'images et de sensations. Chargé. Puissant. Je présentais On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux de Robert Bober chez POL. Un long titre venu d’un des poèmes carrés de La lucarne ovale de Reverdy pour cette quête des origines de coïncidences en hasards nécessaires. Comme on passe à gué une rivière, les pieds mal assurés. J’ai retrouvé Amélie chez Péret. Nous étions attendus à dîner chez Françoise-Marie et Delphine dans le Marais. On s’aime bien, je crois. Je les aime bien, chacune et ensemble. Mais je me sens toujours en passage de frontières. En apprentissage de relation comme on s’essaye à une langue étrangère. Ca dure avec moi. Fait la connaissance aussi là-bas d’Olivier (j’étais content que mon petit papier sur son Labyrinthe du traducteur ait fini par passer dans Le Monde cet été…) et de Zoé, sa femme qui enseigne la littérature comparée à l’université de Saint-Étienne. Colin-maillard des rencontres.