Un déménagement vaut deux incendies, paraît-il. L’expérience ne nous permet pas, très heureusement, de faire la comparaison, mais il doit y avoir du vrai dans l’adage. La journée a été épouvantable. Les déménageurs se sont montré d’emblée désagréables et mécontents : les cartons n’étaient pas terminés, il y avait bien plus à emmener qu’ils ne pensaient, on ne leur avait pas dit qu’il fallait traverser une cour. Et ils n’étaient que deux, et leur camion était mal garé. L’un avait une hernie discale. Je ne devrais pas travailler. L’autre était déprimé. On n’y arrivera jamais, il faut appeler le patron… L’emballage a duré toute la matinée. Quand l’ensemble a été péniblemement chargé, nos deux bonshommes se sont alors lancés dans une stratégie de surenchère au pourboire. S’en est suivi une discussion de maquignons dont nous étions fatalement les perdants puisque toutes nos affaires se retrouvaient prises en otage. Même mauvaise volonté rue Danville. Il a fallu les aider à monter les meubles et les caisses. Sinon, nous y étions encore à la nuit tombée. A leur départ, nous nous sommes retrouvés au milieu d'un gigantesque foutoir, affalés sur le canapé boiteux (où sont donc passés les autres pieds ?). Ca va maintenant ? Rien avalé d’autre qu’un café depuis le début des opérations. Nous sommes partis manger un morceau chez Péret. On fait le lit avant de partir. Je me demande si je n’ai pas plus sommeil que faim… Coup de fil en chemin. Claire et Emmanuel sont de retour dans leur maison.