Les étudiants sont rentrés de leurs vacances. Nous avons révisé l’écriture des brèves. Petit laboratoire des textes courts où il faut, tout autant qu’ailleurs, choisir un angle, soigner l’attaque, la chute... J’avais apporté plusieurs papiers découpés dans le dernier numéro de La Manche libre. Comme ce fait-divers étrange advenu sur la ligne Cherbourg-Paris le 24 février. Quelques kilomètres avant d’arriver en gare de Bayeux, le conducteur du 7h46 aperçoit un corps allongé sur la voie ferrée. Trop tard pour freiner. Mais lorsqu’il s’agit pour le malheureux mécanicien d’aller constater le drame, il découvre avec stupéfaction que celui qu’il vient d’écraser s’est volatilisé. Pas la moindre trace. C’est un peu Arthur, où t’as mis le corps… Nous avons reparlé de Felix Fénéon, de la capacité à révéler en peu de mots, le bizarre, le grotesque, d’un événement. Je leur ai lu quelques unes de ses Nouvelles en trois lignes. J’aime bien celle-ci : Il n’y a plus de Dieu, même pour les ivrognes. Kersilie de Saint-Germain, qui avait pris la fenêtre pour la porte, est mort. Saut rapide chez Caractères. J’y ai récupéré l’invitation à diffuser pour ma signature au salon le 30 au soir. Je suis passé chercher Amélie dans le Ve. Nous avions rendez-vous avec le propriétaire de la rue Danville. Nouvelle visite à l’appartement. Nous avons finalement signé. Nous aurons les clés début avril.