Nous avons retrouvé Noëlle sur le parvis Saint-Vigor. Temps tout gris pour l'enterrement de sa tante Gaby. Embrassé quelques uns. Serré des mains. La cérémonie était fervente, et discrète, et pudique. Difficile, en effet, de se laisser aller au chagrin quand la mort touche un proche si âgé. Larmes furtives. Je voyais le regard de Noëlle se creuser. J'ai été aussi envahi par une drôle d'impression. L'église m'a semblé étroite. Pas tant à cause du nombre des gens rassemblés, plutôt comme si les murs s'étaient étrangement rapprochés. Tout était rétréci. Ce village change... N'y avait-il rien à dire sur la mort de sa doyenne, la fille de Jacques Simon, peintre des paysages d'ici ? Il est des mots simples qui peuvent rassembler, réconforter. L'absence de parole, le défaut de mémoire, me deviennent insupportables. Nous sommes passés voir Georgette. Il y avait du monde ?, a-t-elle demandé. Il tombait un grésil froid. Nous sommes rentrés. Amélie a lu des épreuves. J'ai préparé mes cours. C'est la rentrée à Censier cette semaine.