Déjeuner avec Marie-Françoise chez Fernand. Evité un peu les sujets de conversation sur Buchet. Je suis simplement content d’en être parti. Elle m’a remis les épreuves de la réédition chez Noir sur Blanc d’un tout petit roman de Svetlan Savov paru une première fois en 2001 chez un éditeur de la Drôme. Je suis rentré à l’appartement pour préparer ma rapide intervention à la soirée Noailles. Dans les salons de la Société des gens de lettres, j’ai retrouvé Alexandre avec son ténor, sa pianiste et une comédienne en train d’achever les répétitions. Les gens n’ont pas tardé à arriver. Beaucoup de monde finalement, mais peu de la presse et de l’édition. Nous étions juste un petit noyau perdu dans les mondanités. Mercedes et Esteban, Florence, Claire, Aurélie, Pierre et Elodie, Joëlle, Miriam, Renaud, Denis. Delphine et Françoise-Marie. Et Jérôme aussi. Lectures et poèmes chantés sur des mélodies de Gounod, Chausson, Fauré et Reynaldo Hahn. Le ténor était parfait. Très juste. Emouvant. L’interprétation de la jeune comédienne… plus discutable. Elle traitait les extraits choisis des Innocentes, et notamment le Duo à une seule voix, comme s’il s’agissait de scènes de vaudeville. Le public riait. J’étais consterné. Il ne s’agit pas de coquetterie quand Anna de Noailles écrit : Oh, non, ce n’est pas une raison de croire que je vous aime et que je suis troublée près de vous parce que je baisse mes paupières et que je cache ma figure, je le fais à cause de ces cheveux rebroussés qui me donnent l’impression que je suis dévêtue et peut-être laide. Et ce n’est pas du paysage dont elle parle lorqu'elle elle dit : Comment voudriez-vous, mon ami, que je n’aperçoive pas toutes les teintes du crépucule… Mais ce n’est peut-être pas si grave. La soirée a eu le mérite d’exister. Peu s’en est fallu que cette collection et son dernier titre soient enterrés sans cérémonie. Nous avons fait un bref passage côté cocktail. J’ai remercié Alexandre et aussi tous ceux qui étaient venus par amitié pour moi. Nous nous sommes retrouvés à dîner avec Delphine, Françoise-Marie et Jérôme dans un italien de la rue du Faubourg-Saint-Jacques et nous avons parlé d’autres choses. Très gaiement.