Ca n’a pas été vraiment l’enthousiasme à Jeux d’épreuves pour le livre que je défendais. Ni Josyane, ni Sabine, ni Frédéric n’ont aimé Le silence des abeilles de Daniel de Roulet. Joseph non plus d’ailleurs. Ca insinue un drôle de doute cette belle unanimité contre. Je crois que je me suis laissé un peu déstabiliser. Pas trop, j’espère. Le livre est pourtant beau, troublant. Tout miel et tout poison. Un roman d’initiation qui va du conte moral au règlement des comptes. Car de Roulet plante la pointe de son compas en Suisse, au milieu de notre monde qui ne cesse de confondre valeurs et argent. Son personnage est un enfant du tournant du siècle, désabusé, perdu. Abominable, et quoi qu’on s’en défende, pathétiquement touchant. Je suis sorti du studio mal à l’aise. Essayé d’appeler Pascale pour lui raconter l’émission. Son portable a sonné dans le vide. J’ai laissé un court message pour qu’elle me rappelle. Fait la valise pour Carolles. Beaucoup de travail en perspective là-bas. Quatre ou cinq papiers pour Le Pèlerin. Plus les brèves que je dois au Monde. Amélie m’a rejoint à Montparnasse. Train très en retard. Enfin à la maison.