Toujours Georgette. Comme nous étions un moment avec elle dans l’après-midi, entre deux considérations sur le temps et les nouvelles des uns et des autres, elle a laissé échapper quelques mots sur Baugy, le village de l’Oise picarde où M. Mazurel, le patron de mon grand-père Joseph, possédait un genre de manoir fin XVIIIe, début XIXe. Joseph était chauffeur. Il conduisait la Delaunay. Cela se passait vers 1924-1925. Elle m’en avait parlé quand je l’avais questionnée au moment de l’écriture du 16 rue d’Avelghem. J’avais cru comprendre qu’il s’agissait d’une sorte de parenthèse tranquille. Mais aujourd’hui elle a dit : C’est là que les malheurs ont commencé. Et puis elle s’est tue. Bon, vous revenez la semaine prochaine ? Quels malheurs ? Enfant, ma mère m’avait amené à Baugy, au détour d’une « excursion » à Compiègne. Je me souviens d’une grille et d’une grande allée. Plus du tout de ce qu’elle avait pu me raconter. Reprendre tout cela avec Georgette ? Je ne sais pas. Je n’ose pas. J’ai tellement le sentiment qu’il faut la laisser en paix avec ses souvenirs et ses secrets.