Nous sommes partis tôt avec Emmanuel. A peine plus d’une heure d’autoroute jusqu’à Vintimille. Il vient y faire des courses de temps en temps. Se réapprovisionner en alcools et en cigarettes, bien moins chers en Italie. Acheter des légumes, des fruits et du poisson au marché couvert surtout. Car de l’autre côté de la frontière, les marchés provençaux sont bien décevants. Quelques tristes étals encerclés par des déballages de nippes voyantes, de sous-vêtements, de quincaillerie, de montres, de savonnettes et de souvenirs africains. Ici tout est à profusion. Nous sommes revenus les paniers pleins d’herbes aromatiques, de poivrons, de piments, de tomates, d’oignons, de melons, de pêches. Avec de minuscules seiches encore suintantes d’encre noire, des anchois et des cigales de mer. Quelques cèpes aussi, les premiers, juste pour fourrer une omelette.