Nous sommes partis au petit matin. L’autoroute, les péages, le plein. A Paris, nous sommes restés à peine une heure à l’appartement, le temps de compléter les bagages. Ne rien oublier : la robe d’Amélie, mon costume, les livres sur lesquels je dois rédiger des papiers, la masse de bricoles cassées qu’Emmanuel va réparer. Panique à Austerlitz où nous devions rendre la camionnette : le service de location avait déménagé. Nous avons passé une éternité à errer dans les parkings. Puis course jusqu’à la gare de Lyon. Peu s’en est fallu que nous manquions le train. Pas une place libre dans le wagon. Le couloir était encombré par le grand chien japonais de nos voisins de siège, un akita qui a fait voler ses poils en s’ébrouant pendant tout le trajet. Emmanuel nous attendait à la gare. Quelques kilomètres de bouchons dans la fournaise pour sortir de Cannes. Nous y sommes. Claire guettait sur la terrasse. Nous avons pris un verre au frais du soir qui descendait sur les collines. J’écoutais parler. Il faisait calme. Nous étions bien.