Nous sommes allés chercher Géraldine à Issy-les-Moulineaux. Direction les Galeries Lafayette où nous avions déjà été repérer le rayon des jeans déchirés et rapiécés. Il y avait pour tous les trous et les déchiquetages. Petits accrocs partout ou larges fentes frangées. Zébrures à la Zorro et flottants arrachages. Sage, si sage, Géraldine. Elle s’est décidée pour un modèle à peine égratigné. Ceinture haute, coupe stricte. Pour un peu, elle prenait une taille au dessus. Un T-shirt ? Pas de fluo, de strass, d’inscriptions, de motifs… Elle a choisi une espèce de blouse en vichy noir et blanc. Les deux pieds sur le frein... On l’a emmené déjeuner au Coffee parisien. Coca et hamburger, elle s’est lachée un peu. Un petit billet pour acheter des bêtises. A bientôt. Embrasse tes parents. Le métro était direct depuis Sèvres-Babylone. Elle pouvait rentrer seule. Nous, nous avons pris le RER jusqu’à Evry. Un trajet entassé et hostile. Vilaine banlieue qu’Evry. Béton sale et tristesse. J’y étais venu quelquefois dans les années soixante-dix, quand la ville nouvelle était encore nouvelle. Quand Papa avait son pavillon à Brétigny. J’étais attendu pour parler de mon livre à la médiathèque de Courcouronnes. Dix minutes de voiture avec Annick, la bibliothécaire et le paysage s’est transformé. Maisons rurales et clocher de village. La rencontre avec les lecteurs avait lieu dans une ancienne ferme. Quel étonnant contraste... J’ai parlé devant une vingtaine de personnes attentives et proches. Nous avons bavardé. J’étais ému. Je le suis toujours dans ces moments. Entre l’étonnement et la gratitude.