J'ai quitté Amélie à la gare de Vaugirard. Elle est partie essayer de mettre un peu d'ordre dans le petit deux-pièces. Il nous faut tenter de trouver une place au milieu du désordre et de l'encombrement. Nous sommes à Paris pour un dizaine de jours... Ma journée s'est déroulée en bribes, en minuscules rencontres et coups de téléphone. Simplement pour mettre en place l'agenda du séjour. Au café de la Mairie où j'avais un premier rendez-vous, j'ai croisé Raphaël. Nous avons bavardé quelques minutes. Il est en plein déménagement. Tout est vide chez moi, dit-il. Reste la trace des meubles et des tableaux sur les murs. Sihouettes de poussière et de temps passé. J'ai retrouvé Amélie sous la pluie battante en bas de chez Nadine. Nous lui faisions la livraison du gigot de pré-salé normand qu'elle nous avait commandé. Son pied va mieux. La fracture se répare doucement. Elle marche, lentement, sans plâtre, d'une pièce à l'autre. Elle avait en garde depuis hier son petit-fils, Raoul, qui émergeait de la sieste. Nous sommes partis peu après l'arrivée de Vanessa et Benjamin, ses parents. J'avais cru à une éclaircie. Je m'étais trompé. Nous avons couru sous l'averse d'orage jusqu'au métro. Pareil à la sortie. Nous sommes arrivés trempés pour le dîner chez Nathalie. Trempés et sentant le chien mouillé. Du coup, les premières minutes m'ont paru ressembler à la Caucus race d'Alice au pays des merveilles. Nous avons parlé d'ailleurs, entre autres, de littérature « jeunesse » Il y a avait là Pierre et Elodie, Delphine, Marie, Geneviève et Olivier... Jolie soirée en apartés. Nous sommes rentrés parmi les premiers. Comme deux provinciaux fatigués.