Le ciel a tiré de fins rideaux de crachin toute la matinée. Nous nous sommes échappés à la première éclaircie. Qui de nous deux a eu l’idée d’aller aux escargots ? Une heure après nous avions ramassé une bonne soixantaine de petits gris (helix aspersa aspersa) cachés au frais des murets derrière les herbes molles. Je les ai mis à jeûner dans un grand pot de terre cuite. Je me suis remis à l’édition du Noailles. J’avais traîné ces dernières semaines, assez démobilisé par l’annonce brutale de l’arrêt de la collection. Mais il ne reste plus grand chose à faire. Quelques années de chronologie. La bibliographie... Géraldine, la semaine dernière, m’avait rassuré sur les délais : j’ai jusqu’en juillet pour rendre l’ensemble. Je tiens à le soigner ce dernier volume. Au potager, la réparation de la gouttière avait tenu. Le tonneau de récupération d’eau était plein. J’ai nettoyé les planches de tomates, d’aubergines et de fenouils. Amélie a dégagé les framboisiers. Nous les avons paillés. Retour par chez Georgette. Toujours lasse. Alors à dans dix jours ? A la maison, j’avais sur le téléphone un message de Christophe Barbier. Je ne dirigerai pas les pages livres de L’Express. J’avais posé ma candidature en mars après le décès tragique de François Dufay. Je m’étais rendu à plusieurs entretiens rue de Chateaudun et, ces dernières semaines, la rumeur, portée par les uns, par les autres, semblait me placer en bonne position. Rien à regretter. J’ai été sincère dans l’expression de ma vision du poste et j’ai énoncé clairement mes préférences littéraires. Je ressors de tout cela finalement conforté.