J’ai fait le tour du jardin ce matin. Enlevé les roses fanées, tuteuré deux pivoines rouges, arraché les rares pissenlits et les prêles qui étaient parvenus à pousser dans la cour. Il faut que je me résolve à couper les fleurs de l’angélique avant qu’elles ne montent en graines. Sinon la plante va mourir. J’ai traîné un peu, je me suis assis à la table sous le sapin. Regardé les pinsons qui voletaient autour de la mangeoire. Amélie m'a rejoint pour boire le café. Je voulais aller sur la tombe de Maman. Le bouquet de genêts que j’y ai déposé doit être tout desséché. C’est la fin des genêts. Ils partent en petites cosses vertes. Je voulais me rendre au cimetière, mais impossible de me mettre en route. je ne sais pas pourquoi. Nous sommes partis faire des courses à Granville. Des amandes de mer, des lançons, deux moussettes. J’ai relu les 21 irréductibles de Raphaël Sorin, pris quelques notes pour le papier que je dois rendre au Monde. Georgette n’était pas chez elle. Elle a repris son « atelier mémoire » à Saint-Jean-le-Thomas.C’est signe qu’elle va mieux. Josette l'a conduite. Elle est la doyenne là-bas. Elle y écrit des nouvelles, de minuscules poèmes qu’elle me fait lire quelquefois. Nous sommes allés chercher Noëlle à l’Atelier pour dîner. Soirée calme, un rien mélancolique, à mettre en commun nos souvenirs et à parler familles. C’était une drôle de journée, ai-je dit à Amélie comme nous allions voir les étoiles. Oui, comme une étrange et douce parenthèse.