Réveil au matin tôt. Fatigués. Presque impossible de s'arracher à la tangue profonde et tiède du lit. Nous sommes arrivés pile à la gare. Amélie s'est endormie dans le train. J'ai essayé de lire, mais je me suis aperçu que je recommençais sans cesse les deux mêmes pages de la vieille traduction de Théo Varlet de Trois hommes dans un bateau que je voulais annoter pendant le voyage. - C'est du repos dont nous avons besoin, dit Harris. Une tension du cerveau excessive a entraîné chez nous une dépression générale de l'organisme. Le changement de milieu, la suppression de tout autre souci, rétabliront l'ordre psychique... J'ai de bonnes nouvelles du côté de Jerome K. Jerome. Après les atermoiements, et finalement le refus, de Phébus, j'ai peut-être la possibilité, ailleurs, de diriger une édition qui rassemblerait plusieurs textes en un volume. J'ai demandé à Laurent s'il serait disponible pour les traduire. C'est oui. Pourvu que tout cela marche. Il vient d'achever au Livre de poche une nouvelle traduction d'Alice au Pays des Merveilles et de La traversée du miroir. « Traversée du miroir », justement, à la place de « De l'autre côté ». Le travail qu'il a fait est admirable. Tout est juste et évident. Les deux livres sont comme dépoussiérés et rendus à eux-mêmes. Nous avons passé la journée en bricoles, en rangements. Franck est venu en fin d'après-midi pour une histoire de canalisations. Il est resté boire un verre. Nous avons parlé de son bateau et des îles. Longtemps. L'heure avait filé pour aller voir Georgette.