Un orage blanc a éclaté cette nuit. Aveuglant et sonore. La pluie s’est écrasée en grosses gouttes pendant des heures. Au matin tout était détrempé. Avec la chaleur, le jardin fumait de brume poissée et odorante. Nous sommes allés jusqu’à L’Atelier prendre des nouvelles de Noëlle. Sa cheville la fait toujours souffrir. Elle est en arrêt de travail pour trois semaines. Mi-embêtée, mi-ravie. Je reste ici, dit-elle. Il ne faut pas que je bouge trop, paraît-il. À la maison, j’ai préparé mes rendez-vous de demain à Paris. Nous y passons juste la journée, mais nous sommes obligés de rentrer mercredi à cause de la grève. Jean m’a appelé du Monde. Il n’avait pas reçu aussi mes 3500 signes sur Désorceler de Jeanne Favret-Saada. Mystère. Nous avons pris le train du retour avec Caroline et Pierre. L’orage a grondé encore tout le long du trajet. Sous les averses qui cinglaient les fenêtres, Amélie lisait un polar de chez Liana Levi.