J’ai du mal à remonter la pente. Georgette se plaint doucement. Elle garde depuis son malaise, une impression d’avoir la tête dans le vague. Nous lui avons donné des nouvelles de ses rosiers que nous avions changés de place au moment du labour des Fontenelles en février. Il y en a un qui a ouvert une fleur aux pétales jaunes bordés de mauve. Ah, je ne me souviens plus de son nom. Ça va me revenir. Plus tard. Les autres sont en boutons. Toutes ses fleurs et ses arbustes sont maintenant dispersés entre les Fontenelles, le jardin de Josette et Jean-Claude à Marcey, et le nôtre. Lilas, seringa, pivoines. Œillets, iris, géraniums. Les gens qui ont construit une vaniteuse bâtisse à la place de sa petite villa de L’Humelière n’ont laissé aucun espoir pour une autre verdure qu’une pelouse bien disciplinée. Parquée entre des allées de gravier gris. Ils ont arraché les haies et ils élèvent un mur. Nous sommes rentrés à la maison par des sentiers buissonniers. Herbes hautes. J’ai serré un euro dans ma poche en entendant chanter le coucou.