Nous étions à Caen vers midi. Je crois que je n'étais jamais vraiment entré dans le centre. Il faut franchir un incompréhensible maillage de rocades, traverser longtemps des zones « péri-urbaines », mais une fois ce trajet accompli, on se retrouve à l'intérieur d'une jolie ville de province hérissée de clochers, avec des statues équestres trônant sur de petites places aux maisons de pierre blanche. Roses, vigne vierge et clématite. Il y a le château, bien sûr. Celui de Guillaume le conquérant. Gigantesque. C'est derrière ses remparts que se tenait le salon du livre. Déjeuner en contrebas dans un réfectoire de couvent ou une ancienne église. Retrouvé Marie Lagouanelle, Belinda Canonne. Dit aussi bonjour à des auteurs dont je n'arrivais plus à me souvenir du nom. Mais comment s’appelle-t-il celui-là déjà ? Amélie me soufflait. Ah, mais oui… Sur le stand de la librairie du Calvados, on m’a installé derrière ma pile de livres. J’en ai même signé quelques uns. J’étais assis à droite de Fabrice Humbert dont je connaissais le roman, L’origine de la violence, que Sabine avait chroniqué pour un Jeux d’Epreuves en février. Je participais d’ailleurs à un des débats de la journée avec lui et Nata Minor. Pascal y faisait le modérateur. En fait, j’étais venu, nous étions venus, surtout pour le revoir. Amélie le connaît bien. Moi, je l’avais rencontré dans les années quatre-vingt-dix. Il était attaché de presse chez Actes Sud. Il a fait beaucoup de choses ensuite. Journaliste, agent littéraire… On ne s’est jamais perdu de vue, mais on ne s’aperçoit que de loin en loin. La dernière fois c’était en octobre au festival de Mouans-Sartoux où il animait des tables rondes. Il habite Marseille où nous n’allons jamais. Quoi que, ce pourrait être justement l’occasion…