J’ai regardé à nouveau les épreuves de l’anthologie poétique de Jean Cayrol. Fait quelques corrections supplémentaires. Le volume va s’appeler Chacun vient avec son silence. Il balaye, dans l’ordre chronologique, l’ensemble de ses recueils, de 1935 aux dernières années où, il dictait, épuisé, ses textes à son épouse Jeanne. Il sortira en septembre. J’ai hâte d’avoir le livre en main. Il me sera une manière de dire merci. De témoigner, un peu, de ce que Cayrol m’a apporté. J’avais découvert Je vivrai l’amour des autres à l’adolescence. Puis sa poésie. Elle ne m’a plus quitté. Cayrol m’est proche dans ses élans mystiques, dans sa fidélité enthousiaste à l’esprit de la Création. Bestiaire, flore et cosmos. Il porte son attention au plus petit murmure, au moindre frissonnement parcourant le silence. Il est d’ici, comme d’un jardin sans limites. Du plus près et des heures qui s’écoulent. Images arrêtées. L’immobile est vivant.

Nous sommes passés dire au revoir à Georgette. Nous ne serons de retour que samedi. Elle va bien, rassérénée, depuis que l’échographe, la semaine dernière, lui a assuré qu’elle n’avait rien à la mâchoire. Pas de cancer, donc… Qu’est-ce qu’il m’avait raconté ce soi-disant spécialiste, ce stomatologue, fulmine-t-elle. Encore un qui se fiche des gens. Hier, Josette l’a conduite chez l’ophtalmo à Avranches. Des douleurs à l’œil droit. Je ne vois rien, je ne vois rien, répétait le médecin. Il vaut mieux en rire… J’ai rédigé les questions que Guy Walter me réclamait depuis une semaine pour la table ronde que j’anime à la villa Gillet fin mai et j’ai rejoint Amélie aux Fontenelles où elle continuait son danaïde désherbage. Au fur et à mesure qu’elle progresse, le cruau repousse. Nous allons planter la semaine prochaine. Histoire de vraiment occuper le terrain.