J’ai préparé Jeux d’Epreuves. Lu surtout Le journal volubile d’Enrique Vila-Matas que présentait Cécile. Un texte qu’on croirait évacué d’intime, tant son auteur semble y oublier sa part personnelle. Mais c’est paradoxalement dans cet effacement qu’il se révèle et qu’il s’apprivoise. J’ai déjeuné très tard aux Ondes, juste avant l’émission. Tartare « italien ». J’avais commandé la même chose la dernière fois que j’étais venu. C’est simplissime et vraiment bon. Je me suis raconté tout seul la recette. Saler et poivrer abondamment la viande hachée à grosse grille. Ajouter du basilic ciselé, des copeaux de parmesan. Lier le tout avec une huile d’olive plutôt fruitée. Voilà. On peut rajouter aussi quelques pignons écrasés… Je suis arrivé le premier dans le studio. J’ai relu mes notes. Je défendais La solitude des nombres premiers de Paolo Giordano au Seuil. Un premier roman vraiment poignant sur l’adolescence, l’isolement, la difficulté à grandir que m’avait fait découvrir Géraldine. Je m’étais enthousiasmé, mais j’avais aussi un peu peur d’avoir été séduit par le ressassement de mes propres histoires, jamais finies, jamais réglées. Tous ont aimé. Cécile, Nelly, Clara, Joseph. Quand cela se passe comme ça, je me sens tellement conforté.