Nous avons retrouvé Akli au petit déjeuner, à l'hôtel, face à son café au lait. Il était aux prises avec un vieil auteur bavard et tout débordant de lui-même. Un exégète de Nostradamus prédisant pour bientôt la fin du monde avec la grippe aviaire. Je peux m’asseoir ? Vous savez, ce qui nous attend c’est La Grande Pandémie. Les deux tiers des habitants de la terre disparaîtront. Akli nous a fait signe de le rejoindre. Au secours... Comment le faire taire ? C’est ainsi, très souvent, au bonheur des salons... La journée à Bondues a ressemblé à un vrai dimanche. Jeunes parents et enfants à la sortie de la messe. Badauds. Personnes âgées en promenade. Et cette qualité d’ennui impalpable qui n’existe qu’un jour par semaine. Mais j’ai aussi rencontré beaucoup de lecteurs touchants, attentifs. Quelquefois tellement proches. On échange deux, trois mots. On est gêné un peu. Quel est votre prénom ? A Bondues, le 22 mars... José et Christian, son mari sont venus me voir. Ils étaient déjà là hier. Ils hantent depuis des années toutes les rencontres littéraires. Ne ratent pas un débat. Enregistrent la moindre émission. De vrais fans de la littérature. Absolument sincères. Infiniment touchants. On te laisse. On va prendre nos places. Je participais à une des tables rondes animées par Michel Paquot avec deux auteurs, Richard Andrieux et Georges Flipo, que j’avais « présentés » avec les autres premiers romanciers au Festival de Chambéry en mai de l’an dernier. Pas vraiment de points communs entre nous. Je n’ai pas bien compris non plus s’il y avait un thème. Nous n’avons fait qu’enchaîner trois monologues. Qu’ont écouté les gens ? Le train partait dans une demi-heure à Lille. Nous avons filé. Salué Akli et Michel. Remercié Jean-François pour son accueil. Embrassé Julie. A Paris, changement de gare. Voyage somnolent. Fabien était venu nous attendre à Granville. Le train avait du retard. Evidemment.