J’ai rédigé le questionnaire d’actualité pour les étudiants demain. La mort de Bashung, celle de Pierre Bourgeade, Dabadie sous la Coupole et Andy Warhol au Grand-Palais . Je suis parti au café de la mairie, place Saint-Sulpice. J’avais rendez-vous à nouveau avec le président du Cercle Anna de Noailles. J’ai attendu un moment. Personne. Nous nous étions déjà ratés une fois précédente. Cela commence à devenir compliqué : je dois règler vite mes problèmes de préface, car je viens enfin d’obtenir le feu vert pour la publication des Innocentes. Encore un titre de sauvé pour la collection. Je suis soulagé… C’était la nocturne au Salon. Longue soirée. J’ai été d’abord faire mes civilités et mes embrassades sur le stand de Buchet. Florence, Nathalie et Jérôme y ont fait depuis jeudi un extraordinaire travail de libraires. Ca c’est pas mal passé pour toi, m’a glissé Nathalie. Merci. Merci beaucoup. J’aimerais tant que ce livre circule. Qu’il soit lu, qu’il soit relu, qu’il vive. J’ai passé un moment au cocktail de Télérama, puis aux Inrockuptibles. Baguenaudé un peu au hasard pour finir par me réfugier chez Stock. Nous nous sommes juste croisés Amélie et moi. Après la fermeture, elle enchaînait un dîner avec les gens de L’Olivier. Quelle pitié qu’elle ne puisse pas conserver son poste d’attachée de presse là-bas. Elle n'en parle jamais, mais je sais que ça la navre. Marianne a ramassé ma solitude un peu errante au moment de la fermeture. Nous sommes allés dîner rue de Chambéry, près du parc Georges-Brassens, dans le restaurant qu’Hafed Benotman a ouvert avec Francine, « la femme de sa vie » qu’il a rencontrée et épousée en prison. C’est à Marianne que je dois d’avoir lu les textes d’Hafed chez Rivages. A l’époque, en 2006, il purgeait une peine à Fresnes pour je ne sais encore quel braquage. Francine se débrouillait comme elle pouvait. Je dirigeais les pages livres d’Epok…. Marianne m’avait rédigé un papier sur Poteaux de torture qu’il avait écrit dans sa cellule. De mon côté, j’avais longtemps traîné un projet de portrait pour Le Monde. L’article est sorti en 2008, à l’occasion de la publication de Marche de nuit sans lune. Les derniers clients partis, Hafed a baissé le rideau de fer. Nous sommes restés un moment à discuter. Cigarettes et vin rouge. Amélie venait de rentrer. J’ai trouvé un taxi en maraude rue de la Convention.