J’ai mis la dernière main à ma rencontre de ce soir avec Alberto Ruy-Sanchez. Choisi les extraits des textes. Mis au propre mes notes. Francine à la BPI du Centre Pompidou voulait que l’on reçoive Carlos Fuentes. Je suis parvenu à la convaincre que ce n’était pas forcément le bon choix. Fuentes n’est plus qu’un « institutionnel » de la littérature mexicaine et je n’avais vraiment pas grand chose à lui demander. Pas sûr non plus qu’il en ait rien eu à dire. Le débat aurait été glacé. C’est Pascale, il y a longtemps, qui m’avait fait découvrir Ruy-Sanchez. Elle avait édité au Rocher Les visages de l’air, son premier livre traduit en français par Gabriel Iaculli, début d’une fresque ou d’un cycle sur Mogador, ville du sel et des rêves. Réinventée, reconstruite en arabesques. Cette ville devient avec lui un labyrinthe des sens. Chaque page est envahie d’une poésie charnelle et troublante. Bien loin du Mexique ? C’est paradoxalement le contraire. D’un côté l’autre de l’océan, les terres sont en miroir. Même eau. Même sable. Amélie est venue me rejoindre pour déjeuner. J’ai été acheter un paquet de fiches bristol pour mes questions. J’ai besoin de les écrire, de les recopier. Sinon, je suis perdu. Mes idées se dispersent, me quittent. Et c’est foutu.