J'ai retrouvé Karine pour déjeuner à La Marlotte. Je me bagarre vraiment avec le passé dans cet endroit. Le restaurant n'est plus tout à fait le même depuis le départ de Lucie, mais je me sens ridicule à m'arcbouter ainsi à mes souvenirs et à ne pas vouloir les trahir. D'autant que Gilles qui a repris l'affaire, en plus de sa Bastide Odéon, est quelqu'un de généreux et de sensible. On s'entend bien. Et puis ça fait sept ans maintenant, tout cela. Et puis, est-ce si important... N'empêche, je traverse une période saumâtre où la nostalgie se mêle à la crainte de l'avenir et fait un touillis dans lequel je patauge. Je me suis un peu épanché auprès de Karine. Elle a été patiente. Comme toujours. C'est que je lui en ai raconté bien d'autres. Va savoir pourquoi. Là encore, c'est une affaire de temps qui passe. On se connaît depuis... oh, la la. Son fils Roméo va bientôt avoir neuf ans. Sa fille Nina, trois. Nous avons parlé du livre de Maud Lethielleux, Dis oui, Ninon qui sort demain chez Stock. Ca devrait te plaire. Une histoire d'enfance? Il y a des chances qu'elle ait raison. J'ai pris un taxi jusqu'à la maison de la radio. J'étais juste à l'heure. Colette Fellous m'avait invité pour parler de La mort de ma mère à Carnet nomade. Une belle émission. J'avais écouté celle de dimanche dernier sur Oxford. J'y étais en 1998, l'année du centenaire de la mort de Lewis Carroll. L'enregistrement s'est déroulé très doucement, très intimement. Collette Fellous est un bel écrivain des soubresauts de la mémoire. Rosa Gallica, son texte paru à la fin des années 1980, parlait de sa mère, justement. Je suis passé par chez Buchet. Laissé un nouveau message au préfacier que je voudrais pour le Anna de Noailles. Pascale m'a invité à prendre un verre à La Perle. Amélie accompagnait encore une fois un auteur à la TV. J'ai un peu traîné pour rentrer.