Les « nouveaux » travaux de Carolles ont bien avancé. La laine de verre est maintenant installée dans les combles. La porte de douche a été enfin fixée dans la salle de bains et surtout, le menuisier a fini de cloisonner dans le garage ce qui sera bientôt une petite chambre. Je suis passé voir Georgette. Prendre sa liste de courses pour demain. Au village deux vieilles dames sont mortes cette semaine. Sinon, dit-elle, je n’ai vu personne. Façon de parler. Nathalie était là tous les jours et Josette est passée. Nous avons discuté plantes. C’est elle qui a en garde la dernière pousse de l’impatiens dont nous avions ramené du Mexique en 2007. La plante issue de la bouture initiale est morte à Paris, racines étouffées dans un pot à réserve d’eau. A la maison, M. Giffard travaillait silencieusement. Pas besoin de mettre mes bouchons d’oreille. J’ai rédigé le papier sur Les cosmonautes au Paradis de Tom McCarthy que je devais depuis longtemps à Florence pour Le Monde. Fabien a sonné à la porte vers sept heures. Il vient de prendre un nouveau boulot dans la maintenance d’appareils médicaux qui ressemble étrangement à celui qu’il a quitté. Oui, mais la différence c’est que c’est une grosse boîte. J’ai maintenant des RTT, un comité d’entreprise... Je me suis surpris à l’envier. Un travail stable. Des horaires fixes. Un salaire régulier. Quatre ans maintenant que je galère pour trois sous entre les piges aux journaux, les débats littéraires, la fac, les à-valoir de mes livres et de la collection, les demandes de bourses. Je suis fatigué… Amélie arrivait avec le premier train de la soirée. Les jours rallongent. Il faisait encore chien-loup lorsque je suis parti la chercher.